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Magnus Carlsen : Le Mozart des Echecs Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

Les échecs modernes connaissent un rajeunissement certain de leur élite. Les progrès de l'informatique (logiciels d'échecs et Internet) permettent aux très jeunes joueurs d'apprendre les échecs comme on joue avec une console de jeu. Sur un logiciel, on clique pour ouvrir des parties d'échecs, et, sur un écran de contrôle plein de fenêtres, on peut avec un moteur d'analyse **  faire défiler à la vitesse de l'éclair les combinaisons les plus complexes. On s'amuse et on apprend dans la simplicité la plus totale.

Pourtant parmi ce nombre toujours en hausse d' "ado-players", une minorité d'entre eux peuvent être considérés comme des petits génies. La Tribune de Juillet d'Echecs Académie a donc décidé d'ouvrir un dossier spécial sur ces stars en herbe.

Et comme Samuel Reshevsky dans les années 30, Bobby Fischer dans les années 50, Gary Kasparov dans les années 70, Viswanathan Anand, Joeren Piket et Joel Lautier dans les années 80, Judit Polgar, Gata Kamsky, Peter Leko, Ruslam Ponomariov et Etienne Bacrot dans les années 90, Sergey Karjakin de nos jours, nous assistons à la montée en force d'une nouvelle étoile des Echecs... 


                                  

                                                 Magnus Carlsen : Le Mozart des Echecs 

 
Ce jeune prodige né le 30 novembre 1990 en Norvège est en train de défier les lois de la gravité. Démontrant que contrairement à la boxe, une plume d'à peine 50 kilos peut avec une facilité déconcertante malmener un adulte bien portant.

Nombreux d'entre vous admirent les prouesses de ces jeunes aux dents longues, sans véritablement comprendre les raisons qui font que ces prodiges ont des talents exceptionnels dans un domaine que l'on qualifie à raison de cérébral.

Echecs Académie s'est donc intéressé au résultat sportif de Carlsen lors du récent tournoi international de Bienne [Suisse]. Le jeune joueur norvégien partage la deuxième place dans un tournoi réputé costaud avec un jeu simple, plein de fantaisie et très efficace.

Nous avons donc choisi trois parties pour illustrer les traits de caractère et les qualités du petit génie scandinave. Trois parties pour essayer de comprendre ce qui fait que Magnus Carlsen a un regard sur le jeu précis, une imagination fertile, une excellente compréhension de la position et une force de calcul impressionnante.  

 

 

 A - Peur de Rien "Défier les principes classiques du jeu"


 

 

Dans la première position, Magnus joue avec les noirs contre l'ukrainien Andrei Volokitin. Dans cette défense sicilienne classique,  le jeune norvégien vient de jouer  6.--g6 ?!. Ce coup est considéré à raison comme un coup  douteux et anti-positionnel. La bonne suite blanche est 7.Fxf6 exf6 8.Fc4. Et comme Bobby Fischer en 1957, le joueur ukrainien a utilisé cette séquence de coup pour isoler définitivement le pion d6.

Créer ce que l'on appelle une faiblesse chronique !!

Carlsen sait que son coup est douteux mais il n'a pas peur...

 

 

 

Tout simplement parce qu'il a confiance dans son jeu tactique. Il pense être capable d'inverser la tendance par des coups précis. Par exemple en plaçant son fou sur g7, en roquant et en ouvrant les lignes par f5. Magnus a probablement utilisé ce coup lors de parties d'entraînement et s'est rendu compte que tout n'est pas si simple.

La suite de la partie montrera que le jeune norvégien avait tort mais il n'empêche que cette façon de jouer est déroutante. Il est toujours difficile d'affronter un adversaire très en confiance.

En fin d'article vous pourrez découvrir les secrets de cette partie et la façon rigoureuse utilisée par les blancs pour réfuter ce coup.

 

B - Imagination et présence d'esprit 
 

 

Dans l'exemple 2, nous avons une position issue de la seconde partie contre le vainqueur du tournoi Alexander Morozevich. C'est aux noirs de jouer. Le russe qui a perdu la première est très motivé pour prendre sa revanche.

Morozevich est un spécialiste de ce que l'on appelle "le jeu d'échecs total". Il peut dès les premiers coups sortir des lignes principales pour inviter son adversaire sur un terrain nouveau. C'est un créatif qui joue plus sur sa conception du jeu que sur sa mémoire.

 

 

 

C'est donc un adversaire redoutable pour un très jeune joueur comme Magnus.

Pourtant après le coup blanc d'Alexander 27.Fg7?, les noirs vont avec une tour et un fou contre une dame trouver un contre imparable.

 27.--Fg4! inverse la tendance. La menace noire Td1! montre que la première rangée des blancs est trop faible. Il va malheureusement falloir rendre la dame dans une finale inférieure.

Morozevich qui a joué une partie originale a fait preuve d'une conception stratégique géniale. Pourtant son jeune adversaire a réussi une défense tout aussi originale, n'hésitant pas à sacrifier la dame dans un moment critique. Le russe face à une résistance d'expert finit par douter pour finalement échouer si près du but.

Il fallait jouer 27.b4 pour conserver l'initiative et se rapprocher de la victoire.

Mais ce jour là, c'est le gamin qui avait les idées claires.


 

                            

                                              Carlsen joue avec les noirs contre Morozevich
                                                      Le jeune loup attend son heure !!
                                                          
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C - Expérience et jeu classique 

 

 

 

Dans l'exemple 3 tiré de la première partie entre Carlsen et Morozevich, le jeune norvégien trouve avec les pièces blanches une combinaison de toute beauté pour conclure la partie !!

Je vous laisse chercher...

Vous trouverez la solution à la fin de l'article            
 

            
 

 

 

Le résumé de cette partie est simple comme un livre ouvert.

Magnus Carlsen avec les blancs, choisi un ordre de coup inhabituel 9.a4 dans une défense Est-Indienne. Morozevich ne se méfie pas et transpose confiant  dans un schéma qu'il a déjà joue sur l'attaque à la baïonnette. Le jeune joueur scandinave qui a révisé ses classiques ne se laisse pas impressionné et par un placement de pièces précis il force l'adversaire  à se défendre. L'étau se resserre peu à peu et la domination blanche trouve une conclusion magistrale dans la position ci-dessus.

Dans cette brillante partie, Magnus a démontré qu'il avait d'ores et déjà les qualités d'un grand champion.

  • La connaissance du jeu
  • L'expérience dans le placement des pièces
  • La précision de calcul
  • La classe pour sa conception

 Magnus Carlsen : Le Mozart des Echecs (les 3 parties commentées) 

** Un moteur d'analyse est un module qui permet à l'ordinateur d'analyser et d'évaluer toutes les variantes et sur plus d'une dizaine de coups minimum dans n'importe quelle position !!  
 

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